Menu
En raison du contexte actuel et afin de prévenir la propagation du COVID-19, nous sommes dans l’obligation de reporter les spectacles de mai au Parc Sainte-Jeanne.
PUBLIC : tout public
DATES ET HORAIRES :
TARIFS : 5€ adultes / 2.5€ enfants
Avec la troupe ados du CCFV
Mise en scène de Marc Favier
INTENTION :
Chicago, 1933.
Quand l’on m’a demandé de mettre en scène Roméo et Juliette, de William Shakespeare et La Résistible ascension d’Arturo Ui, de Bertolt Brecht, j’ai répondu : - Pourquoi pas ?
Voici deux grands auteurs aux univers foisonnants qu’il est passionnant de découvrir. Voici deux grands textes célébrissimes qui doivent être bourrés de qualités.
Apparemment rien ne les relie ; il s’agirait donc de travailler sur deux spectacles. J’ai questionné chaque texte, l’un après l’autre. Quand j’attaquais le second (attaquer est le bon mot), j’ai fait table rase du premier. Sans a priori, sans mémoire.
Dans un second temps, je me suis intéressé à l’option principale de la proposition : Roméo ET Arturo Ui. Je me suis mis à questionner le « et ». Qu’est-ce qui relie ces auteurs ? Ces textes ? Ces enjeux ? Ces thèmes ? Ces traitements ?
Certes, l’on peut dire que Bertolt Brecht s’est inspiré de William Shakespeare. Le théâtre épique de l’allemand, les prologues, les divers lieux, etc. sont redevables à l’anglais. Mais on ne saurait réduire Bertolt Brecht à un rôle de suiveur. Cela ne porte pas loin.
Ce qui m’est apparu d’abord flagrant, c’est leur motivation. Tous deux écrivent pour une cause éminemment politique. William Shakespeare met son œuvre au service de la reine Elisabeth et la réconciliation de la nation anglaise meurtrie par la guerre des Deux Roses. À la fin, le Prince vient régler les conflits et morigéner les deux chefs de clans qui ont vu leurs enfants chéris s’entretuer à cause de querelles absurdes. La portée politique de Bertolt Brecht est des plus claire : si les hommes en avaient eu le courage, ils auraient pu barrer la route du pouvoir à Hitler.
Le reste n’est que fable, c'est-à-dire théâtre.
Ceci étant établi, notre question reste : comment lier les deux histoires ?
Nous l’avons vu, la Vérone de William Shakespeare est une Vérone de pacotille. Le Chicago de Bertolt Brecht est plus central. L’auteur fait le lien entre Hitler de Capone. Tous deux sont des criminels, des gangsters. Gardons donc Chicago.
Me revient alors West Side Story, la sublime transposition en Amérique de Roméo et Juliette. Le lieu sera donc Chicago.
Pour Bertolt Brecht, la date aussi est essentielle : 1933, la prise du pouvoir en Allemagne d’Adolf Hitler. C'est également la période de la prohibition. Capone, lui, a été arrêté, en 1931.
Et si nous transposons Roméo et Juliette à cette époque, en ce lieu, comment faire le lien ? Je reviens alors au thème central des deux auteurs : le pouvoir. Réconciliant, à la fin de Roméo et Juliette avec le Prince. Abdiquant, au début de Ui avec Hinbenbourgh.
Ça y est, mon axe est trouvé !
Ces deux rôles seront interprétés par le même acteur. Nous n’avons qu’une seule histoire, sous forme de diptyque. Et pendant l’entracte, nous proposerons au public de se restaurer de Hamburgers (synthèse parfaite d’américanisme et de germanisme alimentaire) et de coca - ou d’apfelshorle.
Marc Favier
•••
C’est d’abord une histoire, puis une légende et enfin un mythe.
N’oublions pas que ce sont 2 adolescents de 12 et de 13 ans.
C’est le balcon, le poison, le poignard…
Ce sont les amants de Vérone, Roméo + Juliette.
« Dans la belle Vérone » est le décor.
Sur un fond politique « Où le sang des citoyens souillent les mains des citoyennes ».
C’est une histoire d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Ça « dégouline » de belles intentions amoureuses MAIS C’EST UNE TRAGÉDIE !!!
Stéphane Maheu